ANARCHIE

 

ANARCHIE

Ou  irai-je si mon charme,

Mon élan et ma muse disparaissent

Comme   des graines de benjoin dans les flammes

De la haine qui rejaillissent

Du néant, de là ou mon âme brulera

De là ou mon esprit vieillira

Ou irai-je ! si ma sagesse, ma vertu

Et ma compassion ne rebondissent

Que par des mensonges étrangement vêtus

De peines, de remords et d’injustice

Faisant de leurs têtes battues

Une gloire sous-jacente une arme métisse

Ou irai-je !si mes sœurs crèveront

De faiblesse, de faim ou de justesse

Comme des rois détrônés serrant

Leurs bras  agités de politesse !

Ou irai-je !si mon existence est immonde

Si mes paroles ne sont qu’une régence

Si ma poésie n’est qu’un acre parfum

 

D’horreur, de ténèbres et de faim

Ou irai-je ! Si ma patrie périsse

De frénésie, de patards qui régissent

L’eau, la terre et le feu divin

Qui bénissent des sots au fond du ravin

Comme des singes au bout de leur fin

Ou irai-je ! Si mes jours ne guérissent

Les meurtrissures de la défaite,

Ne pansent les malheurs de la refaite.

Ou irai-je ! si ma vieille jeunesse

Embrassera le crépuscule du soleil

Si mon cœur bat ses ailes de corneille

Comme une voilée de l’errance

D’une pureté luisante de fond et d’apparence

Ou irai-je si mon encrier tarisse et s’assèche

Comme une folle aux sarabandes si fraiches

Qu’un matin hivernal d’Ardèche

Commentaires

Articles les plus consultés